L'association minière du Canada | Rapport 2023

L’association minière du Canada 12 Le manque d’infrastructures dans le Nord canadien en fait l’un des endroits où l’exploitation minière est la plus coûteuse au monde. Par exemple, la construction du corridor de la province géologique des Esclaves ouvrirait l’accès routier en toutes saisons à une région riche en minéraux chevauchant la frontière entre le Nunavut et les Territoires du NordOuest. Cette vaste région partage de nombreuses caractéristiques géologiques avec la province géologique de l’Abitibi, le long de la frontière entre l’Ontario et le Québec. Plus de 100 mines ont été exploitées en Abitibi depuis la découverte de la région, à la fin du 19e siècle, mais son potentiel considérable n’a été réalisé qu’avec la construction du chemin de fer de la Temiskaming and Northern Ontario Railway au tournant du siècle dernier. La province géologique des Esclaves n’a ni chemin de fer, ni autoroute, ni réseau électrique. Par conséquent, tout développement dans la région nécessite des routes d’hiver et des transports aériens coûteux. Ainsi, seuls les gisements les plus rares et de la plus haute qualité de métaux précieux et de diamants sont économiquement réalisables. Un investissement important dans les infrastructures locales pourrait améliorer les perspectives d’exploitation minière dans la région. Les mines d’or, de diamants et de minerai de fer sont d’excellents exemples de la force motrice de l’industrie minière dans la réconciliation avec les peuples autochtones dans les régions éloignées. Au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest, le secteur minier est le plus important employeur d’Autochtones et le plus important partenaire d’affaires des entreprises autochtones. Il a fallu des décennies de travail pour cultiver des relations avec les communautés locales, établir des partenariats significatifs, construire des mines et former la main-d’œuvre locale. Compte tenu du faible nombre d’autres possibilités de développement économique, les considérations relatives à la politique climatique dans le Nord doivent être comparées aux coûts à long terme de la compétitivité de l’industrie. Par exemple, les quatre mines en activité au Nunavut ont investi dans la meilleure infrastructure diesel de sa catégorie, mais celle-ci nécessite quand même plus de 100 millions de litres de diesel chaque année pour alimenter les sites miniers. À l’heure actuelle, il n’existe pas d’autres solutions énergétiques pour les collectivités ou l’industrie du Nunavut. Les investissements stratégiques dans des infrastructures énergétiques comme les petits réacteurs modulaires (PRM) hors réseau, réduiront la dépendance des régions du Nord à l’égard des combustibles fossiles. Le projet de la liaison hydroélectrique et de fibre optique au Kivalliq dirigé par les Inuits offrira des services d’énergie renouvelable et de large bande aux communautés éloignées mal desservies tout en permettant au secteur minier de la région de prospérer. Le projet de la liaison hydroélectrique et de fibre optique offre une occasion très rare de décarboniser les communautés et l’industrie au Nunavut, d’améliorer la qualité de vie et la connectivité et de créer de nouvelles possibilités économiques à très long terme. Les avantages découlant de ce projet seront énormes pour l’environnement et pour l’économie du Nunavut et du Canada, en plus de permettre de résoudre deux problèmes persistants en même temps.

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