L'association minière du Canada | Rapport 2023

L’histoire de l’exploitation minière au Canada Répercussions économiques et facteurs déterminants de la transition énergétique mondiale 2023

L’association minière du Canada 2 Le manque d’infrastructures dans le Nord canadien en fait l’un des endroits où l’exploitation minière est la plus coûteuse au monde. Les investissements de tous les ordres de gouvernement dans l’électricité, les communications et le transport contribueront à relier le Nord au reste du Canada et à y exploiter de façon responsable les ressources minérales. L’industrie minière du Canada produit plus de 60 métaux et minéraux. La valeur totale de la production minérale canadienne en 2021 s’élevait à 55,5 milliards de dollars, soit une hausse de 20 % par rapport à l’année précédente. La valeur totale a triplé depuis 2002. En plus d’extraire des minéraux du sol, les sociétés minières canadiennes transforment les minéraux par fusion et par affinage. La quantité et la valeur de la production des métaux affinés au Canada sont maintenant variables en raison de l’amenuisement des réserves et de la dépendance croissante à l’égard des concentrés importés. En fait, la production canadienne de métaux affinés a diminué depuis 2005 pour d’importants métaux comme le nickel, le zinc, le plomb et le cuivre. Les coûts de transport ont augmenté considérablement pour l’industrie minière au cours des dernières années : les coûts du transport ferroviaire et routier ont tous deux augmenté de 50 % ces cinq dernières années, la majeure partie de l’augmentation ayant eu lieu depuis la fin de 2020. Le Canada doit également soutenir la production minérale en construisant des infrastructures – le transport, l’énergie et les communications. Les nouvelles infrastructures aideront les industries d’extraction, de transformation et de fabrication du Canada en fournissant les ressources dont elles ont besoin, de façon fiable et à un coût raisonnable. En raison du poids et du volume des substances extraites des mines, bon nombre d’entre elles sont transportées par train. La réglementation du duopole ferroviaire est donc un sujet prioritaire pour les sociétés minières canadiennes. L’économie canadienne bénéficierait dans l’ensemble d’un solide régime de données sur le transport. L’industrie minière emploie une main-d’œuvre diversifiée qui provient des quatre coins du pays et de tous les niveaux de scolarité. L’industrie comptait 402000 employés directs et 263000 employés indirects. Cela représente une personne sur 31 dans la population active canadienne. L’industrie des minéraux emploie de nombreux travailleurs Autochtones; ils étaient au nombre de 11 300 en 2020. L’industrie minière est fière, à juste titre, de son bilan en matière de sécurité. Les taux de blessures ont diminué considérablement depuis 2011. La main-d’œuvre de l’industrie minière est en sécurité, prospère, bien rémunérée et compétente sur le plan technique. Grâce à des efforts continus, particulièrement pour améliorer l’équité, la diversité et l’inclusion dans le secteur, il sera possible d’améliorer les résultats de l’industrie en matière d’embauche, de formation et de maintien en poste de travailleurs qualifiés pour la prochaine génération. L’exploitation minière est essentielle à la transition énergétique mondiale. Les changements climatiques sont le problème critique auquel le monde sera confronté au cours du prochain siècle. Les minéraux et les métaux contribueront à la transition mondiale vers un avenir à faibles émissions de carbone. Les réseaux électriques qui fournissent de l’énergie propre, les véhicules électriques, l’énergie éolienne, les cellules solaires photovoltaïques et les batteries de stockage nécessitent tous des substances extraites des mines.

L’histoire de l’exploitation minière au Canada : Répercussions économiques et facteurs déterminants de la transition énergétique mondiale 2023 3 Le Canada répond mieux aux besoins en minéraux critiques avec une intensité carbonique moindre que la plupart des pays miniers concurrents. Le réseau électrique du Canada compte parmi les plus écologiques au monde : 82 % de l’énergie du pays provient de sources renouvelables ou non émettrices. Par conséquent, l’intensité carbonique des produits minéraux canadiens est parmi les plus faibles au monde. L’économie de l’avenir a besoin des minéraux et métaux du Canada. Pour fournir les ressources nécessaires, le Canada doit créer un environnement d’investissement et de réglementation fonctionnel. Compte tenu de la demande croissante de minéraux critiques pour la réduction des émissions de carbone à l’échelle mondiale, nous devons mettre en production de nouvelles mines dans les années à venir. Le secteur minier canadien est un chef de file mondial. Les exportations canadiennes de minéraux ont atteint des niveaux records en 2021, représentant 22 % de la valeur totale des exportations canadiennes de marchandises. L’investissement dans l’exploitation minière s’effectue dans les deux sens : les sociétés minières canadiennes détiennent des actifs dans 96 pays et ont augmenté leurs investissements directs à l’étranger à 106,1 milliards de dollars. L’investissement direct étranger au Canada a également atteint de nouveaux sommets : en 2021, il s’élevait à 65,1 milliards de dollars, soit 6 % de l’investissement direct étranger total du Canada. Les ententes de libre-échange, d’investissement et de taxation contribuent à faciliter le commerce des produits miniers et le flux des investissements. Elles réduisent les obstacles à l’investissement, augmentent la transparence et amplifient la collaboration. Les accords d’investissement, assortis de mécanismes de règlement des différends, permettent aux investisseurs d’avoir une plus grande confiance dans les investissements réalisés par les sociétés minières à l’étranger. Le maintien de la position de tête du Canada à l’échelle mondiale repose en partie, pour l’industrie minière et le secteur de l’approvisionnement, sur l’accès à des moyens de placement et de commerce modernes et considérables afin d’aller à la rencontre du monde, là où les activités commerciales se déroulent.

L’association minière du Canada 4 Téléphones intelligents L’industrie minière canadienne extrait de façon responsable les métaux et minéraux nécessaires pour mettre au point les technologies d’aujourd’hui et de demain. Ainsi, elle aide les entreprises et leurs clients à avoir confiance dans la façon dont les outils technologiques sont fabriqués. PRODUITS DÉPENDANT DE L’EXPLOITATION MINIÈRE

L’histoire de l’exploitation minière au Canada : Répercussions économiques et facteurs déterminants de la transition énergétique mondiale 2023 5 SECTION 1 L’industrie minière canadienne : contribution à l’économie Les minéraux et les métaux sont les composants de base des ordinateurs et des téléphones intelligents, des véhicules et des moyens de transport en commun et des bâtiments qui nous servent de logement et de lieu de travail. Ils sont aussi la pierre angulaire des technologies vertes qui nous permettent d’exploiter les ressources de notre planète de façon durable. Tout comme nous dépendons de l’industrie minière pour fournir les matériaux dont nous avons besoin au quotidien, le Canada compte sur notre industrie, qui fait partie intégrante de l’économie. L’exploitation minière est l’un des secteurs les plus importants pour le Canada, où il demeure un créateur d’emplois de premier plan au pays. L’industrie minière a connu un grand retour à la normale en 2021, après les défis posés par la pandémie en 2020. Voici un aperçu de l’évolution de la situation économique et des indicateurs qui aident à mettre en contexte la trajectoire économique du secteur minier canadien. PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES DE L’INDUSTRIE MINIÈRE CANADIENNE Le produit intérieur brut (PIB) du Canada s’élevait à près de deux billions de dollars en 2021. L’extraction minière, l’exploitation en carrière et l’extraction de pétrole et de gaz ont Figure 1 : Contribution de l’extraction minière, de l’exploitation en carrière et de l’extraction de pétrole et de gaz au PIB du Canada1 156,5 milliards de dollars Extraction minière (y compris le broyage), carrières, extraction pétrolière et gazière PIB DU CANADA, 2021 1,8 billion de dollars Toutes les autres industries 1 Données du produit intérieur brut (PIB) aux prix de base, par industrie, mensuel. Statistique Canada, tableau 36-10-0434-01. Prix constants de 2012 utilisés.

L’association minière du Canada 6 représenté 7,9 % de cette valeur, soit 156 milliards de dollars (figure 1). En 2021, le secteur représentait une plus grande part du PIB du Canada que la finance, la construction, le transport ou le commerce de détail. À l’exclusion du pétrole et du gaz, la contribution de l’industrie minière au PIB peut être divisée en quatre composantes : extraction, services, première transformation et production en aval. La valeur ajoutée brute de chaque catégorie est présentée sur la figure 2. L’extraction comprend l’extraction de métaux, de non-métaux et de charbon. L’extraction de métaux, y compris l’or, le minerai de fer, le cuivre et le zinc, a contribué au PIB du Canada à hauteur de 26,6 milliards de dollars en 2021. L’extraction de minerais non métalliques comprend les diamants, la potasse ainsi que le sable et le gravier. La valeur ajoutée brute de la production de minéraux non métalliques était de 9,5 milliards de dollars en 2021. Le Canada produit du charbon pour la production de chaleur et d’énergie (charbon thermique) et pour des procédés industriels comme la fabrication de l’acier (charbon métallurgique). En 2021, les mines canadiennes ont produit 42 millions de tonnes de charbon, soit une légère augmentation par rapport à 2020. La valeur ajoutée était de 6,9 milliards de dollars en 2021. Dans le contexte minier, les services désignent les activités, y compris les contrats de forage d’exploration et les services contractuels dans les mines comme l’enlèvement des eaux ou des morts-terrains. La valeur brute nominale ajoutée pour les services miniers en 2021 était de 12 milliards de dollars. La première transformation pour les métaux comprend la fusion et l’affinage. La première transformation de produits non métalliques comprend la fabrication à l’aide de chaux, de ciment, de béton et de verre. En 2021, la valeur ajoutée brute par le secteur de la première transformation était de 17,7 milliards de dollars. La production en aval utilise des produits de première transformation comme intrants. Les produits métalliques de seconde fusion utilisent des produits de première transformation pour produire des tuyaux en fer et en acier, des produits en acier laminé comme des fils Figure 2 : PIB du secteur des métaux et des minéraux, 20212 0 G$ 10 G$ 20 G$ 30 G$ 40 G$ 50 G$ Extraction Services Première Production transformation en aval Charbon Minéraux métalliques Minéraux non métalliques Produits minéraux non métalliques de première fusion Produits minéraux métalliques de première fusion Services et travail personnalisé Produits métalliques de seconde fusion Produits métalliques de troisième fusion Produits métalliques divers 2 Données du produit intérieur brut (PIB) aux prix de base, par industrie, mensuel. Statistique Canada, tableau 36-100434-01. Prix constants de 2012 utilisés.

L’histoire de l’exploitation minière au Canada : Répercussions économiques et facteurs déterminants de la transition énergétique mondiale 2023 7 et des produits de fonderie. Les produits métalliques de troisième fusion comprennent la coutellerie, les outils et la quincaillerie qui nécessitent une transformation supplémentaire. La production en aval comprend également divers produits métalliques comme les câbles de télécommunications et l’estampage de pièces automobiles. Enfin, les services et le travail sur mesure désignent des activités spécialisées comme le traitement thermique, la gravure et le revêtement ou d’autres travaux sur mesure. Le Canada a connu des augmentations dans tous ces domaines de 2020 à 2021. Après la stabilité relative de la dernière décennie, la pandémie de COVID-19 en 2020 a entraîné une diminution de l’extraction, des services, de la première transformation et de la production en aval. L’extraction affichait la meilleure récupération, avec une forte augmentation de 2020 à 2021. La valeur ajoutée brute réelle du secteur depuis 2008 est présentée à la figure 3. LE SECTEUR MINIER : UNE INDUSTRIE PANCANADIENNE L’industrie minière contribue grandement à l’économie canadienne et exerce ses activités d’un océan à l’autre. Il suffit de penser, entre autres, aux salaires directs et indirects et aux emplois d’environ 665 000 personnes à l’échelle du pays (dont 403 000 emplois directs), aux impôts et redevances versés aux ordres de gouvernement et aux dépenses en capital nécessaires pour aménager et exploiter des mines. L’exploitation minière est présente dans presque toutes les provinces et tous les territoires du Canada et la figure 4 illustre l’emplacement géographique des grappes de l’industrie minière et des régions d’exploitation minérale en activité du Canada. Les détails de chacune des mines sont présentés à l’annexe 1. Figure 3 : Valeur ajoutée brute réelle, secteur minier, dollars constants de 20123 0 G$ 5 G$ 10 G$ 15 G$ 20 G$ 25 G$ 30 G$ 35 G$ Production en aval 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 Extraction Services Première transformation 3 Données du Compte satellite des ressources naturelles, indicateurs. Statistique Canada, tableau 38-10-0285-01. Prix constants de 2012 utilisés.

L’association minière du Canada 8 L’extraction et le traitement ont lieu là où se trouvent les minéraux, mais l’exploitation minière a également une incidence mesurable sur l’économie des villes canadiennes. Toronto est la capitale mondiale des finances du secteur minier. Entre la TSX et la Bourse de croissance TSX, les bourses canadiennes comptent plus de 1 170 émetteurs miniers dont la capitalisation boursière combinée dépasse 520 milliards de dollars. Le fait que le Canada soit un acteur clé dans le financement minier a donné aux services professionnels liés à l’exploitation minière et à la finance minière l’occasion de se développer. Vancouver est un centre d’expertise mondial en exploration minérale. Environ 800 sociétés d’exploration ont leur siège social à Vancouver, y compris d’importants acteurs du secteur minier comme Newmont et Ressources Teck. Le secteur minier de Vancouver comprend des services de soutien comme la recherche géologique, l’administration des affaires, les finances, l’ingénierie et les services-conseils environnementaux. D’autres villes offrent des services au secteur minier de leur région. Montréal abrite Rio Tinto et d’importants établissements de recherche et d’enseignement dans le secteur minier, ce qui en fait un important centre d’expertise en fusion d’aluminium. La valeur totale de la production minérale au Canada en 2021 s’élevait à 55,5 milliards de dollars, comme le montre la figure 5. Cette valeur a augmenté de 11,6 % par rapport à 2011. Le classement des provinces productrices a légèrement changé au cours de la décennie, mais la division générale demeure la même : les cinq provinces productrices les plus importantes représentent plus de 80 % de la valeur de la production minérale. Figure 4 : L’industrie minière au Canada4 4 Association minière du Canada.

L’histoire de l’exploitation minière au Canada : Répercussions économiques et facteurs déterminants de la transition énergétique mondiale 2023 9 Province/territoire 2011 2021 (p) (en M$ actuels) (%) de la valeur totale au Canada Classement (en M$ actuels) (%) de la valeur totale au Canada Classement Colombie-Britannique 8 716,1 17,5 3 12 899,1 23,2 1 Québec 8 095,6 16,3 4 11 911,4 21,5 2 Ontario 10 124,2 20,4 1 11 104,5 20,0 3 Terre-Neuve-et- Labrador 5 072,9 10,2 5 6 225,0 11,2 4 Saskatchewan 9 100,8 18,3 2 5 565,1 10,0 5 Nunavut 427,3 0,9 10 2 514,9 4,5 6 Territoires du Nord-Ouest 2 138,3 4,3 7 1 506,4 2,7 7 Alberta 2 347,1 4,7 6 1 482,4 2,7 8 Manitoba 1 793,9 3,6 8 861,7 1,6 9 Yukon 367,4 0,7 11 742,9 1,3 10 Nouvelle-Écosse 197,1 0,4 12 415,2 0,7 11 Nouveau-Brunswick 1 334,9 2,7 9 275,2 0,5 12 Île-du-Prince-Édouard 2,7 ... 13 2,0 ... 13 CANADA 49 718,2 100,0 55 505,8 100,0 Province/territoire Exploration Mise en valeur de gisements Aménagement de complexes miniers Dépenses totales (en millions de dollars) Terre-Neuve-et- Labrador 134,9 10,7 1 516,8 1 662,4 Nouvelle-Écosse 14,9 35,3 106,4 156,6 Nouveau-Brunswick 20,6 0,5 46,4 67,5 Québec 521,6 442,9 2 963,6 3 928,1 Ontario 703,8 174,0 2 958,6 3 836,4 Manitoba 74,3 46,0 447,4 567,7 Saskatchewan 164,5 104,7 2 337,4 2 606,6 Alberta 6,4 19,4 31,4 57,2 Colombie-Britannique 553,2 259,9 1 987,1 2 800,2 Yukon 116,2 18,8 164,6 299,6 Territoires du Nord-Ouest 56,8 11,3 201,7 269,8 Nunavut 88,8 60,4 1 079,5 1 228,7 CANADA 2 456,0 1 184,0 13 840,8 17 480,8 Figure 5 : Valeur de la production minérale par province et par territoire, 2011 et 20215 Figure 6 : Total des dépenses consacrées à l’exploitation minérale, par étape et par province et territoire, 20216 5 Ressources naturelles Canada. Statistiques annuelles de la production minérale. 6 Ressources naturelles Canada, d’après l’enquête fédérale-provinciale-territoriale intitulée Relevé des dépenses d’exploration minérale, de mise en valeur de gisements et d’aménagement de complexes miniers. Données tirées des statistiques annuelles et les intentions de dépenses révisées de l’exploration minérale. Les données de 2021 sont préliminaires.

L’association minière du Canada 10 Les dépenses d’exploration, de mise en valeur de gisements et d’aménagement de complexes miniers suivent généralement les tendances actuelles de production minière. Les cinq principales provinces productrices sont également en tête pour les dépenses liées à l’exploitation minérale. Comme le montre la figure 6, les dépenses combinées de ces cinq provinces ont dépassé les 14,8 milliards de dollars, et représentaient 85 % du total des 17,5 milliards de dollars investis dans l’exploitation minérale au Canada. DÉVELOPPEMENT DU NORD Le secteur minier étant le principal moteur économique du Nord canadien, il ne fait aucun doute que sa présence dans les Territoires est importante. L’apport de l’industrie minière au PIB des Territoires du Nord-Ouest, du Nunavut et du Yukon en 2021 s’est chiffré respectivement à 31 %, 38 % et 15 %, pour un total de 3 milliards de dollars. Les mines des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut sont les principaux contributeurs du secteur privé à l’économie de chaque territoire. Toutes proportions gardées, l’industrie minière emploie le plus grand nombre d’Autochtones canadiens dans le secteur privé, et les territoires affichent le taux le plus élevé d’habitants autochtones de tous les territoires infranationaux au Canada. L’industrie minière est aussi le partenaire d’affaires privé le plus important des entreprises détenues par des Autochtones dans le Nord. Elle a contribué au développement et à la croissance de nombreuses entreprises autochtones prospères, dont certaines ont pris de l’expansion et servent aujourd’hui des clients au-delà du secteur minier. EFFETS ÉCONOMIQUES INDIRECTS DU SECTEUR MINIER CANADIEN La richesse des ressources a entraîné l’essor des communautés et des infrastructures partout au pays. Les mines créent des emplois et versent des paiements directs au gouvernement sous forme d’impôts et de redevances. Cependant, l’incidence de l’industrie minière sur l’économie surpasse de loin son apport direct au PIB. Par exemple, elle représente chaque année environ la moitié des revenus marchandises et du tonnage des chemins de fer, dépassant généralement 6 milliards de dollars en dépenses. Des organisations telles que la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada, le Chemin de fer Canadien Pacifique et les ports de Montréal, de Québec et de Vancouver dépendent de la vigueur de l’industrie minière canadienne. Des sociétés spécialisées, notamment dans les domaines du droit, de l’environnement, de la fiscalité et de l’ingénierie, contribuent à répondre aux multiples exigences de l’industrie pour installer, aménager, construire, exploiter et réhabiliter une mine. Ces relations d’approvisionnement sont mutuellement bénéfiques. Des grappes d’expertise, comme celles des finances, de la géologie et de l’exploration susmentionnées, créent des possibilités pour d’autres entreprises à l’extérieur du secteur minier. Selon la base de données minières InfoMine, plus de 3 700 entreprises ont offert leur expertise à l’industrie minière canadienne en 2019 sur des sujets d’ordre technique, Les mines des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut sont les principaux contributeurs du secteur privé à l’économie de chaque territoire.

L’histoire de l’exploitation minière au Canada : Répercussions économiques et facteurs déterminants de la transition énergétique mondiale 2023 11 juridique, financier, comptable, environnemental et autres. La plupart de ces fournisseurs sont situés en Ontario et en Colombie-Britannique, mais l’Alberta, le Québec, la Saskatchewan et le Manitoba en comptent également beaucoup. Ils génèrent tous des retombées importantes à l’échelle locale pour le Canada. LA COHÉRENCE DES POLITIQUES EST ESSENTIELLE À LA COMPÉTITIVITÉ DU SECTEUR MINIER Le secteur minier canadien demeure solide et a bien relevé les défis des dernières années. L’Association minière du Canada (AMC) est optimiste pour le secteur, mais croit que certaines mesures sont nécessaires pour assurer le succès continu de l’industrie. En tant que chef de file mondial de la production responsable de minéraux et de métaux, le Canada pourrait devenir le principal fournisseur de produits essentiels à une économie à faible empreinte carbone, et surtout de minéraux critiques. L’initiative Vers le développement minier durableMD, une norme de durabilité créée par l’AMC en 2004 et maintenant utilisée par des associations minières de partout dans le monde, peut aider à démontrer un approvisionnement responsable, car elle produit des données sur le rendement des sites miniers dans d’importants domaines environnementaux et sociaux. Le gouvernement fédéral prend de plus en plus de mesures qui reconnaissent la criticité du secteur minier canadien pour la prospérité future du Canada, tant à l’échelle nationale qu’internationale. L’importance de l’industrie minière pour les objectifs stratégiques du gouvernement fédéral en matière de climat, de réconciliation avec les Autochtones et de fabrication de technologies propres se concrétise de plus en plus. De même, dans un contexte de sécurité et de défense nationale ainsi que de relations avec des partenaires internationaux, le secteur est de plus en plus perçu comme un intérêt stratégique pour le Canada. Les mesures stratégiques pertinentes comprennent : • L’élaboration, la publication et le maintien du Plan canadien pour les minéraux et les métaux. • La publication de la liste canadienne des minéraux critiques et de la stratégie sur les minéraux critiques du gouvernement fédéral. • L’établissement de dialogues internationaux continus sur les minéraux critiques avec les États-Unis, l’UE et d’autres alliés. • L’ajout de minéraux critiques et de chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques aux lignes directrices sur l’examen relatif à la sécurité nationale des investissements en vertu de l’article 38 de la Loi sur Investissement Canada. Comme le Nord canadien joue un rôle clé dans l’approvisionnement en minéraux et en métaux pour répondre à la demande actuelle et future, il est essentiel qu’une approche cohérente du développement dans le Nord soit priorisée. Des investissements stratégiques dans les infrastructures énergétiques et de transport sont essentiels pour assurer le développement économique et réduire la dépendance du Nord aux combustibles fossiles. La production d’or, de diamants et de minerai de fer est un moteur clé de la prospérité économique et de la réconciliation avec les peuples autochtones dans le Nord. Les entreprises qui exploitent ces produits sont les plus grands (et dans certains cas les seuls) investisseurs, employeurs, formateurs et partenaires du secteur privé pour les communautés autochtones à proximité des sites miniers.

L’association minière du Canada 12 Le manque d’infrastructures dans le Nord canadien en fait l’un des endroits où l’exploitation minière est la plus coûteuse au monde. Par exemple, la construction du corridor de la province géologique des Esclaves ouvrirait l’accès routier en toutes saisons à une région riche en minéraux chevauchant la frontière entre le Nunavut et les Territoires du NordOuest. Cette vaste région partage de nombreuses caractéristiques géologiques avec la province géologique de l’Abitibi, le long de la frontière entre l’Ontario et le Québec. Plus de 100 mines ont été exploitées en Abitibi depuis la découverte de la région, à la fin du 19e siècle, mais son potentiel considérable n’a été réalisé qu’avec la construction du chemin de fer de la Temiskaming and Northern Ontario Railway au tournant du siècle dernier. La province géologique des Esclaves n’a ni chemin de fer, ni autoroute, ni réseau électrique. Par conséquent, tout développement dans la région nécessite des routes d’hiver et des transports aériens coûteux. Ainsi, seuls les gisements les plus rares et de la plus haute qualité de métaux précieux et de diamants sont économiquement réalisables. Un investissement important dans les infrastructures locales pourrait améliorer les perspectives d’exploitation minière dans la région. Les mines d’or, de diamants et de minerai de fer sont d’excellents exemples de la force motrice de l’industrie minière dans la réconciliation avec les peuples autochtones dans les régions éloignées. Au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest, le secteur minier est le plus important employeur d’Autochtones et le plus important partenaire d’affaires des entreprises autochtones. Il a fallu des décennies de travail pour cultiver des relations avec les communautés locales, établir des partenariats significatifs, construire des mines et former la main-d’œuvre locale. Compte tenu du faible nombre d’autres possibilités de développement économique, les considérations relatives à la politique climatique dans le Nord doivent être comparées aux coûts à long terme de la compétitivité de l’industrie. Par exemple, les quatre mines en activité au Nunavut ont investi dans la meilleure infrastructure diesel de sa catégorie, mais celle-ci nécessite quand même plus de 100 millions de litres de diesel chaque année pour alimenter les sites miniers. À l’heure actuelle, il n’existe pas d’autres solutions énergétiques pour les collectivités ou l’industrie du Nunavut. Les investissements stratégiques dans des infrastructures énergétiques comme les petits réacteurs modulaires (PRM) hors réseau, réduiront la dépendance des régions du Nord à l’égard des combustibles fossiles. Le projet de la liaison hydroélectrique et de fibre optique au Kivalliq dirigé par les Inuits offrira des services d’énergie renouvelable et de large bande aux communautés éloignées mal desservies tout en permettant au secteur minier de la région de prospérer. Le projet de la liaison hydroélectrique et de fibre optique offre une occasion très rare de décarboniser les communautés et l’industrie au Nunavut, d’améliorer la qualité de vie et la connectivité et de créer de nouvelles possibilités économiques à très long terme. Les avantages découlant de ce projet seront énormes pour l’environnement et pour l’économie du Nunavut et du Canada, en plus de permettre de résoudre deux problèmes persistants en même temps.

L’histoire de l’exploitation minière au Canada : Répercussions économiques et facteurs déterminants de la transition énergétique mondiale 2023 13 Parcs éoliens Les technologies à faible teneur en carbone, comme les éoliennes, dépendent de métaux tels que le fer, le lithium, le nickel, le cobalt, le carbone et le cuivre. PRODUITS DÉPENDANT DE L’EXPLOITATION MINIÈRE

L’association minière du Canada 14 La force du secteur minier canadien réside dans sa capacité de produire et de transformer des minéraux de manière concurrentielle et de transporter ces produits vers des marchés intérieurs et internationaux ou en provenance de ceux-ci de façon efficiente. De fait, les activités de production, de transformation et de transport permettent à l’industrie de demeurer concurrentielle à l’échelle mondiale et de renforcer ses investissements canadiens. PRODUCTION MINÉRALE Le Canada figure parmi les principaux producteurs de métaux et de minéraux non métalliques au monde. Il s’agit du premier producteur de potasse, du deuxième producteur de pierres précieuses et de niobium, et du troisième producteur de diamants précieux, d’indium et de palladium (selon le contenu métallique). SECTION 2 Les activités : production, transformation et transport Figure 1 : Principaux produits minéraux au Canada7 Minéraux 1 2 3 4 5 Potasse Canada Russie Bélarus Chine Allemagne Pierres précieuses Russie Canada Botswana Angola Afrique du Sud Niobium Brésil Canada Diamants (précieux) Russie Botswana Canada Congo Afrique du Sud Indium Chine Corée du Sud Canada Japon France Palladium (contenu métallique) Afrique du Sud Russie Canada États-Unis Zimbabwe 7 Données tirées des résumés annuels sur les produits minéraux de la United States Geological Survey pour chaque minerai disponible au National Minerals Information Centre.

L’histoire de l’exploitation minière au Canada : Répercussions économiques et facteurs déterminants de la transition énergétique mondiale 2023 15 Le Canada produit 60 minéraux et métaux et compte parmi les dix premiers producteurs au monde pour 26 d’entre eux. Ces matières sont extraites dans des mines à ciel ouvert ou souterraines. Les produits miniers sont souvent transférés vers des concentrateurs, où le minerai est converti en matière première utilisable par concassage et concentration. Figure 2 : Valeur de la production minérale canadienne, 2000-20218 Unité de mesure 2012 2021 (p) Variation Quantité Valeur ($) Quantité Valeur ($) Quantité (1) Valeur ($) (millions) (millions) Or t 106 5 705 215 13 717 103 % 140 % Charbon Milliers de t 66 471 5 881 41 809 7 965 -37 % 35 % Minerai de fer Milliers de t 38 892 4 875 37 772 6 495 -3 % 33 % Potasse (K2O) Milliers de t 8 976 6 343 13 953 4 820 55 % -24 % Cuivre Milliers de t 560 4 454 521 4 507 -7 % 1 % Nickel Milliers de t 204 3 546 149 2 597 -27 % -27 % Sable et gravier Milliers de t 239 307 1 823 185 652 1 994 -22 % 9 % Groupe du platine t 22 644 22 1 810 0 % 181 % Diamants Milliers de carats 10 529 2 006 17 827 1 677 69 % -16 % Pierre Milliers de t 152 977 1 559 97 211 1 057 -36 % -32 % 0,0 5,0 10,0 15,0 20,0 25,0 30,0 35,0 40,0 Métaux : 35,7 milliards de dollars 2000 2005 2010 2015 2020 Non-métaux : 11,9 milliards de dollars Charbon : 8 milliards de dollars Milliards ($) Figure 3 : Production minérale, certains minéraux, 2012 et 20219 Les dix principaux minéraux et métaux produits par le Canada (voir la figure 3) ont chacun atteint une valeur de production supérieure à 1 milliard de dollars en 2021. Cinq d’entre eux (l’or, la potasse, le cuivre, le minerai de fer et le charbon) ont été évalués à plus de 4 milliards de dollars. Depuis 2012, la quantité de production de six des dix principaux minéraux et métaux a diminué. Une augmentation des prix de certains produits de base signifie que seulement quatre des dix premiers ont connu une baisse de la valeur de production. 8 Ressources naturelles Canada, Les minéraux et l’économie. Les données de 2021 sont préliminaires. Depuis 2017, Statistique Canada ne réalise plus le sondage mensuel sur le ciment. Les valeurs ne sont donc plus incluses dans la production minérale du pays. La production de ciment a été exclue des années précédentes pour fins de comparabilité. 9 Ressources naturelles Canada, Production minérale canadienne. Les données de 2021 sont préliminaires. Pour les métaux, la quantité renvoie au métal récupérable dans les concentrés expédiés.

L’association minière du Canada 16 TRANSFORMATION DES MINÉRAUX Les minéraux extraits doivent être transformés pour obtenir un produit utile pour le consommateur. Cette transformation peut comprendre : • La fusion, qui retire le métal du minerai en le chauffant, souvent en présence d’autres matériaux pour oxyder ou réduire le métal voulu. • La deuxième fusion, un processus semblable, mais qui utilise des matières recyclées matière première plutôt que du minerai. • L’affinage, qui élimine les impuretés des métaux par des procédés chimiques ou physiques. Le Canada est fort d’une importante industrie de transformation des minéraux, comptant 29 fonderies de métaux non ferreux, affineries et usines de transformation dans six provinces. La figure 4 donne un aperçu de l’industrie canadienne de la transformation. Les fonderies et affineries intégrées du Canada ont été construites près des mines, qui se trouvent principalement sur le territoire continental et qui n’ont pas accès à un transport maritime abordable. Avec l’épuisement des réserves locales de minerai et la réduction de la production de concentrés de métaux communs, les fonderies et affineries délaissent partiellement la production intégrée pour se tourner davantage vers le dispendieux traitement sur mesure de concentrés importés qui proviennent de mines d’autres pays. De plus, les affineries et les fonderies du Canada utilisent davantage de matières premières secondaires et de rebuts métalliques pour contrer la baisse des réserves locales de minerai. Cette réutilisation des matériaux contribue à la durabilité, mais elle est plus coûteuse que l’extraction des matières premières. Province Installations de transformation Québec Dix fonderies, deux affineries, une fonderie de deuxième fusion, une affinerie/ fonderie de deuxième fusion Ontario Quatre affineries, deux fonderies de deuxième fusion, une usine de transformation, une fonderie/affinerie/usine et une fonderie/usine Colombie-Britannique Une fonderie, une fonderie de deuxième fusion et une fonderie/affinerie/usine Alberta Une affinerie Manitoba Une affinerie Terre-Neuve-et-Labrador Une affinerie Figure 4 : Fonderies et affineries de métaux non ferreux au Canada, par province10 10 Ressources naturelles Canada, Carte sur les ressources minérales et l’activité minière.

L’histoire de l’exploitation minière au Canada : Répercussions économiques et facteurs déterminants de la transition énergétique mondiale 2023 17 Figure 5 : Production canadienne de métaux affinés, certains métaux, production de 2005 = 10011 2005 2007 2009 2011 2013 2015 2017 2019 2021 160 140 120 100 80 60 40 20 0 Nickel Aluminium Zinc Cobalt Cadmium Cuirvre Plomb La quantité et la valeur de la production des métaux affinés au Canada sont maintenant variables en raison de l’amenuisement des réserves et de la dépendance croissante à l’égard des concentrés importés. La figure 5 montre les volumes de production de métaux affinés depuis 2005, établissant la production de référence pour chaque métal en 2005 à 100. Parmi les sept métaux évalués, seuls le cobalt, le cadmium et l’aluminium ont été produits à des niveaux supérieurs à ceux de 2005 au cours de la dernière année. La figure 6 montre la différence réelle entre les volumes de production pour 2005 et l’année de mesure la plus récente. TRANSPORT Les mines et les installations de production sont souvent loin des fabricants et des consommateurs qui utiliseront ce qu’elles produisent. Encombrants et lourds, les produits miniers doivent parcourir de longues distances dans des régions inhospitalières. Certaines mines se trouvent loin des principaux réseaux de transport du Canada, et leurs produits doivent être transportés par voie aérienne ou maritime, ou sur des routes de glace temporaires. Figure 6 : Production de métaux affinés, certains métaux12 2005 Plus récent Année de mesure la plus récente Tonnes Aluminium 2 894 204 3 157 762 2021 Cadmium 1 727 1 803 2019 Cobalt 4 618 5 965 2020 Cuivre 515 223 291 250 2018 Plomb 230 237 147 358 2019 Nickel 139 683 124 043 2020 Zinc 724 035 640 718 2021 11 Données de Statistique Canada depuis 2020, Production et expéditions des minéraux métalliques, mensuel, tableau 16-10-0019-01, données de Ressources naturelles Canada pour les années précédentes. Les données pour 2021 sont préliminaires. 12 Données de Statistique Canada depuis 2020, Production et expéditions des minéraux métalliques, mensuel, tableau 16-10-0019-01, données de Ressources naturelles Canada pour les années précédentes. Les données pour 2021 sont préliminaires.

L’association minière du Canada 18 Par conséquent, la chaîne d’approvisionnement logistique du Canada joue un rôle crucial dans l’acheminement des produits miniers et affinés vers les marchés canadiens et étrangers. La force du secteur minier canadien réside dans sa capacité de produire et de transformer des minéraux de manière concurrentielle et de transporter ces produits vers des marchés intérieurs et internationaux ou en provenance de ceux-ci de façon efficiente. Au Canada, le secteur minier représente le plus important groupe de clients industriels du secteur du transport et un grand utilisateur des ports du pays. Les sociétés minières ont besoin d’un réseau de transport fiable pour rivaliser avec la concurrence sur la scène internationale. C’est particulièrement vrai pour le Canada, qui est le deuxième pays en importance au monde selon la superficie. Le transport ferroviaire, le transport par camion et le transport maritime sont tous très importants pour l’industrie. Transport ferroviaire L’industrie minière canadienne utilise beaucoup le transport ferroviaire. Le transport ferroviaire de marchandises achemine des produits de base lourds en vrac sur de longues distances, ce qui en fait un bon choix pour les mines et les installations de production. Depuis plus d’une décennie, les produits minéraux bruts et transformés représentent plus de la moitié du volume total des marchandises transportées par voie ferroviaire au Canada. En 2021, le volume total des marchandises s’élevait à 284,6 millions de tonnes, dont 126 millions de tonnes de minéraux bruts et 28,9 millions de tonnes de minéraux transformés. Par conséquent, les minéraux bruts et transformés représentaient 54,4 % du volume total des marchandises. Les coûts d’expédition par chemin de fer ont augmenté considérablement depuis 2021. L’indice fédéral des prix des services de transport ferroviaire surveille les changements de prix pour l’industrie du transport ferroviaire de marchandises. Les coûts sont comparés à l’année de référence (2018), à laquelle on attribue une valeur de 100. Pour tous les produits de base, les prix du transport ferroviaire ont augmenté de 29,1 % depuis 2018. Pour ce qui est des métaux et des minéraux, la hausse des prix est encore plus Figure 7 : Indice des prix des services de transport ferroviaire de marchandises13 95 100 105 110 115 120 125 130 135 Indice des prix des services de transport ferroviaire de marchandises : 129,1 Avr. 18 Oct. 18 Mai 19 Déc. 19 Juin 20 Jan. 21 Juil. 21 Fév. 22 Août 22 Mar. 23 Métaux et minéraux : 131,4 13 Statistique Canada, Indice des prix des services de transport ferroviaire de marchandises, tableau 18-10-0212-01, mensuel.

L’histoire de l’exploitation minière au Canada : Répercussions économiques et facteurs déterminants de la transition énergétique mondiale 2023 19 importante, soit de 31,4 %. Les prix sont demeurés relativement stables jusqu’au milieu de 2021, date à laquelle ils ont commencé à augmenter de façon spectaculaire. Au Canada, le transport ferroviaire de marchandises est principalement géré par deux chemins de fer de classe 1 : CN et CP. Le CN et le CP ont réalisé plus de 93 % des 16,5 milliards de dollars de revenus totaux de l’industrie en 2020. Les communautés et les entreprises sont donc souvent captives, car elles sont desservies par une seule de ces deux sociétés, ce qui offre peu ou pas de choix concurrentiel aux expéditeurs et place le marché ferroviaire en position de force par rapport à ces derniers. Transport routier Le camionnage joue également un rôle important dans le transport des produits miniers. Les camions transportent les produits miniers des mines aux installations de production et aux clients, et approvisionnent les sites miniers en produits nécessaires pour leurs activités, comme du carburant. Les établissements qui n’ont pas accès au transport ferroviaire doivent se tourner vers les camions et les navires pour obtenir ces produits essentiels. Comme pour le transport ferroviaire, les prix du camionnage ont augmenté de façon spectaculaire en 2021 et 2022. Maintenu par Statistique Canada, l’indice des prix des services de camionnage pour compte d’autrui est fondé sur une comparaison des prix actuels du camionnage par rapport à l’année de référence (actuellement 2013). L’indice est passé de 111,3 pour le transport local par camion et de 115 pour le transport sur de longues distances en septembre 2020 à 143,9 et 153,2 respectivement en septembre 2022. Cela signifie que les prix ont augmenté de plus de 50 % pour le transport par camion sur de longues distances depuis 2018, et de 38 points de pourcentage depuis septembre 2020. Ces coûts accrus exercent une pression sur tous les producteurs de biens. L’industrie minière est particulièrement vulnérable à cette augmentation des coûts en raison du volume élevé de marchandises à transporter vers les mines et des longues distances de transport. Figure 8: Indice des prix des services de camionnage pour compte d’autrui14 100 110 120 130 140 150 160 Transport local par camion de marchandises diverses : 143,9 Transport par camion de marchandises diverses sur de longues distances : 153,2 Jan. 19 Jui 19 Fév. 20 Août. 20 Mar. 21 Sept. 21 Avr. 22 Nov. 22 Mai 23 2013=100 14 Données archivées de Statistique Canada – Indice des prix des services de camionnage pour compte d’autri mensuel, tableau 18-10-0212-01.

L’association minière du Canada 20 Transport maritime Le secteur minier est un très bon client des ports canadiens. D’importants volumes de minerai de fer, de sel et d’autres produits minéraux tels que l’engrais, le gypse et la ferraille empruntent le port de Montréal. L’ensemble des produits miniers en vrac solide représentait environ 3,7 millions de tonnes en 2021, soit 48 % des expéditions de vrac solide effectuées au port au cours de l’année. Ces minéraux arrivent généralement par navire, puis sont transportés par chemin de fer ou par camion jusqu’aux installations de fonte et d’affinage de la région. Du côté des conteneurs, le port achemine des produits métallurgiques, de l’acier et des minéraux qui, ensemble, représentaient 2,4 million de tonnes de marchandises transportées, soit environ 17 % du volume total des conteneurs. Le charbon métallurgique constitue 22 % du volume annuel total manutentionné au port de Vancouver, qui gère les expéditions vers la Chine, le Japon et d’autres marchés asiatiques. L’engrais et la potasse comptent pour 9 % du volume de ce port, et les métaux et les minéraux, pour 10 %. L’ensemble des produits miniers représente 60 millions de tonnes métriques, soit environ 60 % du volume de marchandises expédiées au port. La construction des navires de charge est coûteuse et prend beaucoup de temps. Habituellement, les armateurs ne maintiennent pas une capacité excédentaire substantielle et ne planifient pas la demande des années à l’avance. Cela signifie que de petites augmentations marginales de la demande peuvent entraîner des hausses de prix substantielles. La demande accrue de biens pendant la pandémie de COVID-19 a entraîné une augmentation générale des prix d’expédition. L’indice de fret maritime en vrac solide de The Baltic Exchange mesure le coût d’expédition des marchandises dans le monde entier. En 2020 et en 2021, les prix du transport en vrac ont atteint des niveaux jamais vus depuis plus d’une décennie. Les prix ont diminué depuis leur point culminant de 2021, mais demeurent volatils, ce qui accentue l’incertitude des grands utilisateurs du transport maritime. 0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 POINTS Figure 9 : Baltic Dry Index15 15 Activités économiques : Baltic Dry Index.

L’histoire de l’exploitation minière au Canada : Répercussions économiques et facteurs déterminants de la transition énergétique mondiale 2023 21 PERSPECTIVES D’AVENIR Production minérale L’industrie canadienne de la production minérale doit relever certains défis. Le Canada n’est plus l’un des principaux producteurs des minéraux essentiels à une économie à faibles émissions de carbone comme le zinc et le nickel, et de nombreux autres minéraux dont la production a même baissé au cours des dix dernières années. Cette chute de la production est partiellement attribuable à une baisse des investissements miniers. Le Canada devrait être le numéro un mondial de l’investissement et de l’exploration. Afin d’accroître la production minérale, les gouvernements canadiens devraient entreprendre des évaluations exhaustives des ressources minérales fondées sur des études géoscientifiques afin de comprendre et d’intégrer la valeur du potentiel minier dans les évaluations régionales et les décisions en matière de gestion des terres. Cela est particulièrement vrai dans le nord du Canada, où le potentiel de nouvelles découvertes est élevé. Le Canada devra également soutenir la production minérale en construisant des infrastructures – le transport, l’énergie et les communications. Des investissements substantiels dans la construction de piliers économiques tels que les routes, voies ferrées, lignes électriques et lignes de communication permettront aux Canadiens de profiter des riches ressources naturelles de notre pays. Enfin, une politique budgétaire rigoureuse est essentielle à la compétitivité de l’industrie minière mondiale. Il est essentiel d’offrir des incitatifs, des niveaux d’imposition concurrentiels et une réglementation efficace et fiable sur les valeurs mobilières pour attirer les investisseurs vers le secteur minier canadien.

L’association minière du Canada 22 Traitement des minerais La compétitivité de l’industrie canadienne du traitement des minerais dépend de sa capacité à obtenir des sources fiables de matières premières provenant des mines du pays. L’importation de matières premières est devenue très coûteuse au cours des dernières années en raison de la hausse des prix du transport. Pour demeurer concurrentielle, l’industrie de la transformation doit augmenter la production de minéraux au pays en investissant dans l’exploration et le développement de mines. Les installations de transformation du Canada exercent leurs activités sur le marché international, tandis que la Chine et d’autres pays augmentent leur capacité de transformation au moyen de nouvelles installations et se disputent férocement les ressources mondiales. Le coût de l’électricité est également un facteur dans certaines régions du Canada. Compte tenu de la nature énergivore du traitement des minerais, les coûts élevés de l’électricité nuisent à la compétitivité des activités et découragent les investissements futurs. Enfin, l’âge de certaines exploitations canadiennes, jumelé à leur capacité de satisfaire aux nouvelles exigences réglementaires, a également une incidence sur leur viabilité. Ces facteurs représentent un risque pour les secteurs en aval de l’industrie minière canadienne, qui pourraient en souffrir. La fermeture récente de fonderies représente une perte de capacité de fabrication qui sera difficile à récupérer. Cela est particulièrement pertinent étant donné que le gouvernement fédéral reconnaît à quel point la stabilité et la sécurité de l’écosystème des mines et de la première transformation des métaux sont essentielles pour attirer des investissements dans le secteur de la fabrication de pointe. On prévoit une forte demande en minéraux et métaux, et surtout en minéraux essentiels, à l’échelle nationale et mondiale. Le Canada, dont l’empreinte carbone de la production de nickel est parmi les plus faibles au monde, doit montrer qu’il ne tient plus son industrie de fusion et d’affinage pour acquise et en faire de même pour la chaîne d’approvisionnement d’extraction qui soutient ces actifs de minéraux critiques. Des mesures visant à protéger notre compétitivité sont nécessaires pour créer une économie à faibles émissions de carbone tant au pays qu’à l’étranger. Chaîne d’approvisionnement La fiabilité de la chaîne d’approvisionnement et la stabilité des prix sont des facteurs déterminants pour les investissements dans l’industrie minière, compte tenu du volume de minéraux et de métaux transportés au Canada. Les catastrophes naturelles, les conflits de travail et les perturbations liées à la pandémie ont tous eu des répercussions négatives sur le réseau logistique du Canada. La chaîne d’approvisionnement mondiale est également mise à rude épreuve en raison de fortes fluctuations de la demande des consommateurs pendant la pandémie et des répercussions sur le fret terrestre, aérien et maritime. Les coûts de la faiblesse de la chaîne d’approvisionnement pour le Canada sont élevés : atteinte à la réputation en tant que partenaire commercial fiable, coûts opérationnels supplémentaires pour les entreprises et perte de confiance des investisseurs qui dépendent de la chaîne d’approvisionnement, comme l’industrie minière. Le gouvernement étant aux prises avec des problèmes d’approvisionnement qui touchent l’économie entière, il demeure difficile de trouver des solutions concrètes, comme des correctifs législatifs à

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