L’Association minière du Canada (AMC) a décerné cette année les prestigieux prix d’excellence Vers le développement minier durableMD (VDMD) à Agnico Eagle et à Cameco, des chefs de file du secteur minier canadien, en reconnaissance de leurs projets novateurs en matière de durabilité axés sur l’engagement communautaire et l’intendance environnementale.
Prix VDMD en engagement communautaire – Lauréat et finalistes 2019
Programme de suivi environnemental communautaire (Lauréat 2020)
Une collaboration efficace entre les sociétés minières et les communautés locales est essentielle pour établir des relations positives qui peuvent définir le succès d’une activité minière. Le programme de suivi environnemental communautaire fait partie intégrante de l’entente de collaboration conclue entre Corporation Cameco, Orano Canada Inc., quatre municipalités et trois Premières Nations du nord de la Saskatchewan. Ce programme souligne l’effet positif que la surveillance et la recherche coopératives peuvent avoir en rassurant les populations locales concernées sur la façon dont les activités minières affectent leur environnement.
Le programme de suivi environnemental communautaire est très axé sur la collaboration. Il fait non seulement participer les membres de la communauté pour obtenir des informations de recherche, mais intègre également les représentants de la communauté locale à la fois dans la direction du programme et dans la participation à la collecte des échantillons. En faisant participer directement les membres de la communauté à la conception et à la mise en œuvre du programme de suivi environnemental communautaire, les communautés sont en mesure de contribuer de façon importante au processus de collecte, de soumission et de communication des informations.
Le programme de suivi environnemental communautaire s’appuie sur 18 années de collecte de données régionales dans le cadre de l’ancien programme de surveillance environnementale de l’Athabasca Working Group. En 2018, en consultation avec l’Athabasca Working Group, le programme de surveillance environnementale a évolué pour devenir le programme de suivi environnemental communautaire. Contrairement à un programme d’échantillonnage régional, il comprend maintenant une étude sur les aliments traditionnels propres à la communauté, et qui est réalisée chaque année dans une nouvelle communauté. Ce changement a fourni aux communautés locales une étude précise et ciblée qui tient compte de ce qu’elles mangent et de la quantité de nourriture consommée, en plus de fournir des renseignements sur l’emplacement général des aliments dans la région. Les échantillons sont collectés dans des régions connues pour être utilisés par les utilisateurs traditionnels de chaque communauté dans le cadre d’une étude plus ciblée et plus représentative. Ce processus a accru la crédibilité des résultats du programme de suivi environnemental communautaire.
La participation des membres de la communauté a toujours été et demeure l’un des objectifs fondamentaux du programme de suivi environnemental communautaire. Chaque année, les résidents locaux participent aux collectes d’échantillons qui offrent des possibilités d’emploi, de formation et de développement des affaires. Grâce au programme de suivi environnemental communautaire, les membres de la communauté locale peuvent avoir l’assurance que l’eau et les aliments traditionnellement récoltés demeurent propres à la consommation. Le programme apporte la tranquillité d’esprit de savoir que les régions avoisinantes n’ont pas été touchées par les activités d’extraction et de traitement de concentration d’uranium dans la région, tout en offrant des possibilités aux membres de la communauté locale – une situation gagnant-gagnant.
Le projet de surveillance de la glace de mer de Glencore assure la sécurité de la communauté en présence de conditions environnementales changeantes (Finaliste)
Située dans le nord du Québec, la Mine Raglan de Glencore est située entre les communautés de Salluit et de Kangiqsujuaq, qui dépendent de l’environnement nordique pour la récolte de subsistance, qui a toujours été un élément central de la culture inuite. Les changements climatiques ont eu une incidence sur l’environnement, y compris sur les expéditions sur la glace, qui sont devenues plus dangereuses en raison de la difficulté de mesurer l’épaisseur de la glace.
La Mine Raglan adopte une approche globale et ciblée (l’approche SafeNickel) pour assurer la santé, la sécurité et le bien-être continus de ses employés. L’objectif est de responsabiliser les gens et de les amener à s’engager dans la prévention pour eux-mêmes, leurs collègues et leurs familles. L’idée était d’appliquer cette philosophie au projet de surveillance de la glace, conçu et mis en œuvre avec le soutien des membres de la communauté locale afin d’assurer des déplacements plus sécuritaires pour les Inuits et les membres de l’industrie minière locale. La Mine Raglan a travaillé avec les communautés et les gouvernements locaux pour répondre aux besoins particuliers des partenaires inuits de la mine, dont les expéditions sur glace pour mener des activités traditionnelles ont été touchées par les changements apportés à la couverture de glace.
Grâce à l’utilisation d’appareils photo qui transmettent toutes les heures des photos par satellite, qui peuvent être consultées sur le site Web de CAméras aux infrastructures Maritimes du Nunavik (CAIMAN), les gens peuvent voir s’il est sécuritaire de voyager. Ce site Web est utilisé comme outil d’information pour les membres de la communauté environnante, les représentants de l’industrie et les chercheurs. Il a été conçu de manière à ce que les données soient constamment mises à jour et faciles à assimiler. Pour mieux faire connaître cette ressource, la Mine Raglan utilise les médias sociaux pour promouvoir le projet de surveillance de la glace, et les chercheurs participent régulièrement à des événements communautaires et à des activités scolaires locales pour élargir la portée de l’initiative.
Ce qui est peut-être le plus important, c’est que ce projet stratégique a fourni l’occasion de mentorat où les jeunes Inuits et les personnes expérimentées dans le travail de terrain peuvent travailler ensemble pour s’assurer que toutes les générations de la communauté locale possèdent un degré élevé de connaissance de la sécurité et de l’intendance environnementale.
Contribution de la Compagnie minière IOC au Centre de tri ressource de réinsertion Le Phare et à son impact positif dans la communauté (finaliste)
Lorsque la Compagnie minière IOC a accordé un don de 10 000 $ au centre de tri le Phare au printemps 2019, pour l’achat d’un dépoussiéreur, aucune des deux organisations n’aurait pu se douter que cela marquerait le début d’une relation fructueuse et mutuellement bénéfique à de nombreux égards.
Le centre de tri le Phare, qui s’occupe de trier le recyclage de la région de la Côte-Nord au Québec, incluant les matières du chemin de fer et du site d’IOC de Sept-Îles, offre des emplois de qualité à des personnes vivant avec des limitations. Plus précisément, il emploie plus de 70 personnes aux prises avec divers types de difficultés, y compris des problèmes de santé mentale. À l’issue d’une première visite du centre de tri par des représentants d’IOC, le besoin de sensibilisation au rôle de l’établissement et de ses employés était clair. Une campagne de sensibilisation a été réalisée auprès des employés d’IOC puis publiée dans le journal de la région. Plus spécifiquement, la campagne insistait sur l’importance de bien trier les matières recyclables en présentant les personnes qui les reçoivent chaque jour. Les employés d’IOC et la population ont ainsi mieux compris le fonctionnement du centre de tri et les conséquences d’une mauvaise gestion du recyclage pour les employés du Phare. L’initiative médiatique « Triez, ne recyclez pas n’importe quoi, derrière ce bac il y a des gens » a mis en évidence la réalité sociale des employés de l’organisation.
Par l’intermédiaire de son partenariat avec le Phare, IOC aide des membres de la communauté qui ont de la difficulté à trouver un travail convenable, fait la promotion de leur intégration sociale grâce à la sensibilisation à l’importance et aux défis de leur travail, et met à profit son expertise des normes de santé et sécurité pour favoriser l’établissement d’un environnement de travail plus sûr.
IOC offre plus qu’un soutien financier au centre de tri le Phare. Le partenariat d’IOC avec l’organisme se distingue par le partage de son expertise relative aux enjeux environnementaux, aux communications efficaces et aux questions de santé et sécurité. Les avantages durables pour les communautés locales sont importants; elles sont sensibilisées à l’importance d’une saine gestion des matières résiduelles et à la promotion de l’inclusion des personnes qui présentent des limitations physiques ou mentales.
Prix VDMD en excellence environnementale – Lauréat et finalistes 2020
La régénération des sols par le pâturage ultra-haute densité met en évidence la synergie entre l’intendance environnementale et l’innovation (Lauréat 2020)
En janvier 2019, la mine Pinos Altos d’Agnico Eagle, au Mexique, a lancé une nouvelle initiative de pointe axée sur l’amélioration de la régénération des sols dans le cadre de son programme de pâturage ultra-haute densité. Ce programme établit une nouvelle norme pour les pratiques exemplaires en matière de protection et de remise en état de l’environnement, qui peut être facilement adoptée par l’ensemble de l’industrie pour améliorer la performance environnementale.
Le programme de pâturage ultra-haute densité imite l’effet de grands troupeaux d’herbivores au pâturage qui se regroupent et se déplacent constamment en raison de la présence de prédateurs, piétinant le sol et les plantes. Il reproduit ainsi la façon dont la nature régénère le sol dans les établissements de stockage des stériles pendant la fermeture et la mise hors service. La mine Pinos Altos d’Agnico Eagle a été la première au monde à utiliser ce procédé pour créer une couverture végétale en plus de permettre la croissance des plantes indigènes. Cette régénération a eu lieu beaucoup plus rapidement qu’avec les méthodes traditionnelles de remise en végétation. En utilisant les caractéristiques existantes de la zone pour la régénération du sol, une restauration naturelle et durable est possible, sans avoir à utiliser des matériaux synthétiques ou qui proviennent de l’extérieur de la zone locale.
Comme ce procédé produit un environnement sain pour les générations futures et crée des débouchés économiques pour générer de la richesse pour ceux qui résident dans la région, les communautés environnantes de Pinos Altos en tirent avantage de plusieurs façons. Le retour de la faune et de la flore indigènes dans la région dans un délai aussi court est de bon augure pour le succès de ce programme.
Non seulement a-t-on obtenu des résultats impressionnants lors de sa première année à l’échelle de la mine, mais les résultats sont tellement encourageants que la Chambre des mines du Mexique et l’Association des ingénieurs miniers et ingénieures minières, métallurgistes et géologues du Mexique ont démontré un intérêt pour la mise en œuvre de cette méthode dans différentes mines partout au pays. Ce programme novateur pourrait donc avoir une incidence positive sur les communautés du Mexique et sur l’industrie minière à l’échelle mondiale dans les années à venir.
Le plan de fermeture de la Mine Raglan intègre les connaissances traditionnelles pour répondre aux préoccupations environnementales (finaliste)
Il n’est jamais trop tôt pour planifier la fermeture d’une mine, qui, au Canada, intervient avant même qu’elle soit mise en production. La Mine Raglan de Glencore est en activité depuis plus de 20 ans et prévoit poursuivre ses activités pendant au moins 20 ans encore, mais elle a déjà travaillé en étroite collaboration avec les communautés inuites locales pour s’assurer que des plans de fermeture efficaces sont en place.
En collaborant avec ses communautés d’intérêts locales, la Mine Raglan ouvre la voie en matière d’intendance environnementale efficace à long terme grâce à son engagement avec ses principaux partenaires inuits. Le comité directeur de la Mine Raglan a été mis sur pied en 2005 pour concevoir un plan de réhabilitation des résidus, des stériles et de la gestion de l’eau adapté à la Mine Raglan, qui tient également compte des effets prévus des changements climatiques. En 2018, ce comité est officiellement devenu le sous-comité du plan de fermeture afin de mieux entretenir le dialogue avec les partenaires inuits de la mine au sujet de sa fermeture et de s’assurer que les connaissances traditionnelles étaient bien intégrées dans la planification, aux côtés des considérations scientifiques concernant les changements climatiques.
Les efforts de la Mine Raglan vont bien au-delà des exigences légales dans la mesure où les répercussions sociales de la fermeture sur la population locale ne sont pas seulement prises en compte, mais servent de fondement à son succès. Comme chaque intervenant est entendu et que les connaissances traditionnelles jouent un rôle clé, les plans de fermeture sont bien placés pour fournir un cadre positif qui est accepté et compris par toutes les parties concernées. Ce programme a non seulement suscité un sentiment de fierté et de réussite grâce à l’intégration de bonnes pratiques de fermeture de mine intégrées au sein de la communauté, mais son succès a déjà donné lieu à la création d’un microprogramme universitaire qui rassemblerait les communautés inuites, les praticiens de l’industrie et les principaux esprits scientifiques.
Le projet écologique de réduction des émissions atmosphériques de Vale et la mise hors service de la supercheminée Superstack : un jalon historique pour le développement minier durable (finaliste)
L’industrie minière produit des minéraux et des métaux essentiels aux produits dont les Canadiens dépendent quotidiennement, et il est important que l’extraction de ces ressources soit effectuée de la manière la plus respectueuse de l’environnement possible. C’est dans cet objectif que Vale, un des plus importants producteurs de nickel au monde, a créé le projet écologique de réduction des émissions atmosphériques (Clean AER) dans son complexe de fonderie de Sudbury, en Ontario.
Vale opère dans des communautés à travers le Canada depuis plus de 100 ans et les pratiques de développement minier durable sont importantes pour l’entreprise. Le projet écologique de réduction des émissions atmosphériques de l’entreprise, d’un montant d’un milliard de dollars, qui a permis de réduire les émissions de dioxyde de soufre de 85 % et les émissions de particules métalliques de 40 %, illustre comment l’innovation et la réduction de l’empreinte environnementale de l’industrie minière peuvent aller de pair.
Ce projet complexe, qui constitue le plus important investissement environnemental de toute l’histoire de Sudbury, représente une contribution importante à la durabilité à long terme. Le projet comprenait la construction de deux nouveaux convertisseurs, d’une installation d’épuration du gaz par voie humide, d’une nouvelle chambre des filtres secondaire et d’un bâtiment des ventilateurs, ainsi que la reconstruction des conduits des convertisseurs de la fonderie. Cette nouvelle technologie a été installée alors que la fonderie était encore en activité, ajoutant une touche de génie à la conception novatrice nécessaire à son achèvement.
Le projet écologique de réduction des émissions atmosphériques a permis de réduire considérablement les émissions, à tel point que l’emblématique supercheminée Superstack de Vale (construite à l’origine pour disperser les émissions des fonderies) a été mise hors service et est en processus de remplacement par deux nouvelles cheminées plus petites et plus efficaces. Cela a généré un avantage économique supplémentaire pour la communauté locale grâce aux emplois de construction nécessaires à l’achèvement du projet.
Ces réductions témoignent du sérieux avec lequel les entreprises considèrent l’appel à une exploitation responsable des mines, surtout lorsqu’il est question d’environnement. Le projet écologique de réduction des émissions atmosphériques démontre le rôle que joue l’innovation pour faire de l’industrie minière canadienne un chef de file en matière de durabilité.